Étude du 2 février 2023: Arrestation de Jésus
ETUDE DU 2 février 2023
Arrestation de Jésus ................................................... 1
Jésus chez Pilate .............................................. 13
Le royaume des cieux ...................................... 17
La venue de son royaume ................................. 17
Royaume de Dieu, des cieux, de Jésus, d’ici-bas
............................................................... 19
La Vérité ...................................................... 20
Arrestation de Jésus
Le chapitre 18 de Jean débute avec Jésus traversant le torrent et
entrant dans un jardin, probablement le jardin de Gethsémané,
mais il n’est pas clair qu’il soit sorti à ce moment-là de la
chambre où ils partagèrent le repas de Pâque. En effet dès la fin
du chapitre 14 il avait dit à ses disciples Levez-vous, partons
d’ici. Il se peut donc que les enseignements des chapitres 15 (la
vigne et les fruits), 16 (le Saint-Esprit), puis la prière du
sacrificateur, aient étés faits à l’extérieur, lors d’une première
pause, avant de reprendre la marche vers l’est en traversant le
torrent asséché dans ce moment.
Jean 18:1 Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses
disciples de l'autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait
un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples.
Judas connaissait les habitudes de Jésus et s’attendait donc à le
trouver là et ainsi Jésus s’y rend pour être certain de bien être
arrêté dans la soirée afin d’être crucifié le lendemain. Certains
historiens disent que Jésus est le plus grand responsable de sa
mort, en un sens ils ont donc raison mais ils ont profondément
tort sur le fond, car l’arrestation de Jésus ne tient pas du tout au
fait qu’il n’ait pas résisté et se soit livré lui-même, mais bien au
fait que les religieux juifs, les sacrificateurs en particulier
avaient décidé de le faire mourir et le grand souverain
sacrificateur l’avait définitivement condamné par ses paroles
prophétiques «il est avantageux qu’un seul meurt pour toute la
nation», ainsi nous trouverons toujours des gens qui cherchent
à minimiser ou à nier la responsabilité de ces méchants juifs qui
dirigeaient la nation. Par la suite nous comprendrons que cette
arrestation se fit finalement tard dans la nuit (car bientôt le coq
chantera), en fait il était déjà peut-être deux heures du matin et
nous comprenons bien la raison pour laquelle les disciples dans
ce jardin s’endormirent alors que Jésus leur avait demandé de
prier. Nous comprenons aussi que Jésus avait l’habitude de
rester tard dans ce jardin puisque Judas y conduisit la troupe à
cette heure de la nuit ; ainsi il nous faut garder à l’esprit que
toute l’arrestation se déroula en pleine nuit à l’heure où tous
dormaient et à la lueur des flambeaux et peut-être de la lune.
Jean 18:12 Judas, qui le livrait, connaissait ce lieu, parce que
Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis.
Judas était allé voir les principaux sacrificateurs, ceux-ci
avaient regroupés avec eux des religieux et avaient convaincu
les romains de leur fournir une cohorte (au moins 200 hommes)
pour les accompagner dans cette arrestation urgente, car il fallait
que tout cela se passe le soir discrètement et sans perturber la
fête de Pâque,
Jean 18:13 Judas donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers
qu'envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens,
vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes.
Vu la popularité de Jésus à Jérusalem qui cinq jours avant avait
été acclamé comme roi, les religieux s’attendaient à de la
résistance et peut-être à une émeute. En effet il eut été très facile
à Jésus de regrouper autour de lui une résistance et de se cacher,
voir prendre la fuite. Ainsi les religieux pensaient qu’ils allaient
devoir arrêter tout un groupe. La cohorte était composée de
beaucoup de soldats romains armés et entrainés, mais dans sa
version minimale elle pouvait se réduire à 200 soldats auxquels
il faut rajouter les huissiers c’est-à-dire la police du temple et
les sacrificateurs et les religieux, donc un gros groupe de plus
de 250 personnes (peut-être beaucoup plus). Le fait de ce
déploiement de force prouve bien qu’ils s’attendaient à coffrer
toute une bande et qu’à priori ils n’en voulaient pas seulement
à Jésus, d’ailleurs n’avaient-ils pas déjà décidé de faire mourir
aussi Lazare !
Jésus sort du jardin où il a attendu leur arrivée et il va au-devant
d’eux
Jean 18:4 Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver,
s'avança, et leur dit : Qui cherchez-vous ? 5 Ils lui
répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C'est moi. Et
Judas, qui le livrait, était avec eux. 6 Lorsque Jésus leur eut
dit : C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre.
Lorsque Jésus parle, la puissance de sa parole les jette tous à
terre. La tradition talmudique dit que lorsque Moïse entrait pour
parler à Pharaon, tous tombaient au sol. Que ce soit vrai ou pas,
ce qui compte est que cette tradition, orale à l’époque, était
connue des religieux qui voyant une telle puissance pouvaient
donc encore comprendre qu’ils luttaient contre Dieu, comme
l’avait fait Pharaon. Là non seulement Jésus ne s’enfuit pas mais
attendit tranquillement qu’ils se rétablissent, ce qui dû prendre
quelques minutes car les soldats avaient des boucliers, des
armes, des lampes et il fallait remettre tout cela en ordre.
Lorsqu’ils sont à nouveau en état de fonctionnement Jésus leur
pose à nouveau la question.
Jean 18:7 Il leur demanda de nouveau : Qui cherchez-vous ?
Et ils dirent : Jésus de Nazareth. 8 Jésus répondit : Je vous ai
dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez
aller ceux-ci.
Jésus avait ainsi focalisé l’arrestation sur sa personne et
lorsqu’il demande de laisser aller les disciples, venant d’être
secoués par la chute ils ne discutent pas ! En un sens ils
comprennent l’impossibilité de l’arrêter sans sa coopération «
gracieuse » et acceptent volontiers ce « deal » et ainsi Jésus
sauva ses disciples :
Jean 18:9 Il dit cela, afin que s'accomplît la parole qu'il avait
dite : Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés.
Pierre lui ne l’entendit pas ainsi, il dégaina et coupe l’oreille de
Malchus et nous savons que Jésus fit un miracle pour cette
oreille, là encore toute la troupe fut confrontée à son amour et à
sa puissance, et en un sens ils étaient tous déjà dans le comble
du ridicule de leur folie :
Jean 18:10 Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le
serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille
droite. Ce serviteur s'appelait Malchus. 11 Jésus dit à Pierre :
Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe
que le Père m'a donnée à boire ?
Luc nous apprend que Jésus fit là un miracle, en pleine
arrestation pour cette oreille. Le tribun lui-même est témoin de
ces miracles et du fait que Jésus s’était livré lui-même :
Luc 22:51 Mais Jésus, prenant la parole, dit : Laissez, arrêtez !
Et, ayant touché l'oreille de cet homme, il le guérit.
Et ainsi seul Jésus fut arrêté :
Jean 18:12 La cohorte, le tribun, et les huissiers des Juifs, se
saisirent alors de Jésus, et le lièrent.
Et l’évangile de Marc nous dit que tous s’enfuirent :
Marc 14:50 Alors tous l'abandonnèrent, et prirent la fuite. 51
Un jeune homme le suivait, n'ayant sur le corps qu'un drap. On
se saisit de lui ; 52 mais il lâcha son vêtement, et se sauva tout
nu.
Le « tous » s’adresse essentiellement aux onze disciples et donc
le jeune homme dont Marc nous parle en faisait partie. Or Marc
était le plus jeune, parait-il, et il est possible qu’il ne noma pas
ce disciple car il parlait là de lui-même ! Ainsi pense-il que tous
s’échappèrent, mais il n’a pas vu qu’en fait Pierre et Jean
suivirent Jésus, de loin. Nous pouvons nous demander où était
passé Jacques, en effet Pierre, Jacques et Jean semblaient être
les trois disciples les plus proches de Jésus qui les avait pris avec
lui sur la montagne de la transfiguration.
Jésus s’était livré lui-même et ils le lièrent comme s’il était un
malfaiteur alors que les seuls reproches étaient d’avoir fait du
bien, jusqu’à l’oreille qui venait d’être ressoudée
miraculeusement devant tous.
Jean 18:13 Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne; car il était le
beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette
année-là.
Les souverains sacrificateurs, selon la loi de Moïse l’étaient à
vie et, de pères en fils, et chacun marquait sa génération. Mais
sous l’occupation romaine ceux-ci était nommés par le pouvoir.
En fait il semble aussi qu’ils étaient élus par le sanhédrin et la
seule manière de concilier ces deux interprétations historiques
est de proposer que le souverain sacrificateur était choisi par le
gouverneur romain qui imposait son choix sanhédrin qui ne
faisait donc que voter ce qui lui été imposé, histoire de donner
un peu de légitimité religieuse et de faire semblant devant la
population que le sanhédrin avait encore un pouvoir; c’est ce
qui se passe souvent dans nos gouvernement nationaux en
Europe lorsqu’ils proposent au vote des réformes qui leurs sont
en fait imposées par Bruxelles. Ceci est important pour
comprendre comment plusieurs sacrificateurs pouvaient se
succéder rapidement au point que Jean écrit la phrase
surprenante « qui était souverain sacrificateur cette année-là »,
et il aurait pu ajouter « suivant le caprice du gouverneur romain
». Cependant ils choisissaient des sacrificateurs dans la lignée
d’Aaron et qui étaient donc possiblement parents entre eux.
Ainsi Caïphe avait été nommé en l’an 18 par le préfet romain
de Judée Valérius Gratus. Il était le gendre d’Anne qui avait
occupé la fonction entre les années 6 et 15, et qui était à la tête
de la famille qui par la suite avait fourni les souverains
sacrificateurs pendant une partie du siècle.
Les historiens supposent donc que Caïphe entretenait de bonnes
relations avec le pouvoir romain et en particulier avec Ponce
Pilate, compte tenu du fait qu'il occupa la fonction de grand
souverain sacrificateur pendant près de 20 ans (de 18 à 36).
Avant Caïphe, Valérius Gratus avait successivement révoqué et
nommé quatre souverains sacrificateurs qui restèrent en service
à peine un an. Il en est ainsi d’Ananias, d’Ismaël, fils de Phabi,
puis Eléazar, un fils d'Ananus, enfin Simon, le fils de Kamith.
Avec ces nominations-révocations successives Valérius Gratus
voulait probablement montrer qu'il révoquerait tout souverain
sacrificateur qui n'agirait pas strictement dans l'intérêt des
Romains. Caïphe avait donc parfaitement compris le message
puisqu'il resta en place pendant 18 ans et ne fut même pas
remplacé pendant le long exercice de Ponce Pilate, durant dix
ans.
Ponce Pilate avait eu des rapports très conflictuels avec la
population juive, mais ses relations avec Caïphe semblent avoir
été bien meilleures.
Après la pentecôte, Pierre et Jean ayant guéri le paralytique qui
se tenait à la porte du temple, les sacrificateurs firent arrêter les
disciples qui comparurent devant eux :
Actes 4 :5 Le lendemain, les chefs du peuple, les anciens et les
scribes, 6 s'assemblèrent à Jérusalem, avec Anne, le souverain
sacrificateur, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient
de la race des principaux sacrificateurs. 7 Ils firent placer au
milieu d'eux Pierre et Jean, et leur demandèrent : Par quel
pouvoir, ou au nom de qui avez-vous fait cela ?
Nous voyons là Anne avec les principaux sacrificateurs, Caïphe
(son beau- père), Jean, Alexandre et d’autres, qui étaient
également des anciens souverain sacrificateurs, à Rome on
dirait aujourd’hui « des papes émérites » et étaient tous de la
même race.
Ils semblent qu’ils vivaient tous dans un même grand ensemble
d’édifices et qu’il était donc facile d’aller de l’un vers l’autre et
donc facile de les réunir comme ce fut le cas pour juger Pierre
et Jean, au point que les évangiles synoptiques qui ne
mentionnent pas la première visite chez Anne situent le
reniement de Pierre dans la cour de Caïphe, ce qui n’est pas faux
car c’était probablement la même cour qui desservait les
différents logements des sacrificateurs.
Nous pouvons nous demander pourquoi avaient-ils conduit
Jésus chez Anne, l’ancien souverain sacrificateur, et non pas
chez Caïphe qui avait prophétisé en disant « il est dans votre
intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple » (Jean 11:24).
Caïphe étant le mari de la fille d’Anne était donc bien plus jeune
qu’Anne et n’était probablement pas encore en service de
sacrificateur dans les années 12, c’est-à-dire dix-huit ans en
arrière, lorsque Jésus, à l’âge de douze ans, s’était longuement
entretenu avec les sacrificateurs et principaux religieux qui
avaient été frappés en constatant les prodigieuses grâce et
intelligence qui étaient sur cet enfant qui avait des réponses
stupéfiantes (voir Luc 2:47). Très probablement Anne, lui
faisait bien partie de ce groupe ayant participé à cette plus
grande étude biblique de l’histoire, le Fils de Dieu analysant les
paroles des prophètes et de David parlant de sa mission et
testant l’incompréhension de ces sacrificateurs. Cela se passait
seulement cinq ou six ans avant la nomination d’Anne à la
dignité de souverain sacrificateur. Il se peut donc qu’Anne
voulait le voir en premier. Il est également possible qu’il y eu
un lien de parenté entre Anne, Jean et Jésus et qu’ils se soient
rencontrés tous les trois aux noces de Canna, ce qui pourrait
aussi expliquer que Juda fut allé directement vers Anne, ces
considérations étant juste dans l’ordre des choses plausibles.
Jean 18:14 Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil
aux Juifs : Il est avantageux qu'un seul homme meure pour
le peuple.
Après avoir été oint comme roi, puis après avoir fait la prière du
sacrificateur selon l’ordre des choses éternelles, l’ordre de
Melchisédek, maintenant Jésus était désigné comme la victime
innocente de Pâque, l’agneau du sacrifice, par le grand
souverain sacrificateur lui-même. Sans le comprendre, dans sa
fonction, celui-ci prophétisa, accomplissant la vérité, disant la
parole la plus importante du sacerdoce lévitique dans tous les
siècles.
A la décharge de ces sacrificateurs, reconnaissons quand même
que sans attachement de coeur à Dieu, sans piété profonde, il
était humainement impossible de reconnaître là la réponse au
geste d’Abraham en Genèse 22 lorsque celui-ci avait dit à Isaac
son fils, le fils de la promesse, tant attendu, mon fils Dieu