Étude du 2 février 2023: Arrestation de Jésus
ETUDE DU 2 février 2023
Arrestation de Jésus ................................................... 1
Jésus chez Pilate .............................................. 13
Le royaume des cieux ...................................... 17
La venue de son royaume ................................. 17
Royaume de Dieu, des cieux, de Jésus, d’ici-bas
............................................................... 19
La Vérité ...................................................... 20
Arrestation de Jésus
Le chapitre 18 de Jean débute avec Jésus traversant le torrent et
entrant dans un jardin, probablement le jardin de Gethsémané,
mais il n’est pas clair qu’il soit sorti à ce moment-là de la
chambre où ils partagèrent le repas de Pâque. En effet dès la fin
du chapitre 14 il avait dit à ses disciples Levez-vous, partons
d’ici. Il se peut donc que les enseignements des chapitres 15 (la
vigne et les fruits), 16 (le Saint-Esprit), puis la prière du
sacrificateur, aient étés faits à l’extérieur, lors d’une première
pause, avant de reprendre la marche vers l’est en traversant le
torrent asséché dans ce moment.
Jean 18:1 Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses
disciples de l'autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait
un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples.
Judas connaissait les habitudes de Jésus et s’attendait donc à le
trouver là et ainsi Jésus s’y rend pour être certain de bien être
arrêté dans la soirée afin d’être crucifié le lendemain. Certains
historiens disent que Jésus est le plus grand responsable de sa
mort, en un sens ils ont donc raison mais ils ont profondément
tort sur le fond, car l’arrestation de Jésus ne tient pas du tout au
fait qu’il n’ait pas résisté et se soit livré lui-même, mais bien au
fait que les religieux juifs, les sacrificateurs en particulier
avaient décidé de le faire mourir et le grand souverain
sacrificateur l’avait définitivement condamné par ses paroles
prophétiques «il est avantageux qu’un seul meurt pour toute la
nation», ainsi nous trouverons toujours des gens qui cherchent
à minimiser ou à nier la responsabilité de ces méchants juifs qui
dirigeaient la nation. Par la suite nous comprendrons que cette
arrestation se fit finalement tard dans la nuit (car bientôt le coq
chantera), en fait il était déjà peut-être deux heures du matin et
nous comprenons bien la raison pour laquelle les disciples dans
ce jardin s’endormirent alors que Jésus leur avait demandé de
prier. Nous comprenons aussi que Jésus avait l’habitude de
rester tard dans ce jardin puisque Judas y conduisit la troupe à
cette heure de la nuit ; ainsi il nous faut garder à l’esprit que
toute l’arrestation se déroula en pleine nuit à l’heure où tous
dormaient et à la lueur des flambeaux et peut-être de la lune.
Jean 18:12 Judas, qui le livrait, connaissait ce lieu, parce que
Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis.
Judas était allé voir les principaux sacrificateurs, ceux-ci
avaient regroupés avec eux des religieux et avaient convaincu
les romains de leur fournir une cohorte (au moins 200 hommes)
pour les accompagner dans cette arrestation urgente, car il fallait
que tout cela se passe le soir discrètement et sans perturber la
fête de Pâque,
Jean 18:13 Judas donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers
qu'envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens,
vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes.
Vu la popularité de Jésus à Jérusalem qui cinq jours avant avait
été acclamé comme roi, les religieux s’attendaient à de la
résistance et peut-être à une émeute. En effet il eut été très facile
à Jésus de regrouper autour de lui une résistance et de se cacher,
voir prendre la fuite. Ainsi les religieux pensaient qu’ils allaient
devoir arrêter tout un groupe. La cohorte était composée de
beaucoup de soldats romains armés et entrainés, mais dans sa
version minimale elle pouvait se réduire à 200 soldats auxquels
il faut rajouter les huissiers c’est-à-dire la police du temple et
les sacrificateurs et les religieux, donc un gros groupe de plus
de 250 personnes (peut-être beaucoup plus). Le fait de ce
déploiement de force prouve bien qu’ils s’attendaient à coffrer
toute une bande et qu’à priori ils n’en voulaient pas seulement
à Jésus, d’ailleurs n’avaient-ils pas déjà décidé de faire mourir
aussi Lazare !
Jésus sort du jardin où il a attendu leur arrivée et il va au-devant
d’eux
Jean 18:4 Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver,
s'avança, et leur dit : Qui cherchez-vous ? 5 Ils lui
répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C'est moi. Et
Judas, qui le livrait, était avec eux. 6 Lorsque Jésus leur eut
dit : C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre.
Lorsque Jésus parle, la puissance de sa parole les jette tous à
terre. La tradition talmudique dit que lorsque Moïse entrait pour
parler à Pharaon, tous tombaient au sol. Que ce soit vrai ou pas,
ce qui compte est que cette tradition, orale à l’époque, était
connue des religieux qui voyant une telle puissance pouvaient
donc encore comprendre qu’ils luttaient contre Dieu, comme
l’avait fait Pharaon. Là non seulement Jésus ne s’enfuit pas mais
attendit tranquillement qu’ils se rétablissent, ce qui dû prendre
quelques minutes car les soldats avaient des boucliers, des
armes, des lampes et il fallait remettre tout cela en ordre.
Lorsqu’ils sont à nouveau en état de fonctionnement Jésus leur
pose à nouveau la question.
Jean 18:7 Il leur demanda de nouveau : Qui cherchez-vous ?
Et ils dirent : Jésus de Nazareth. 8 Jésus répondit : Je vous ai
dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez
aller ceux-ci.
Jésus avait ainsi focalisé l’arrestation sur sa personne et
lorsqu’il demande de laisser aller les disciples, venant d’être
secoués par la chute ils ne discutent pas ! En un sens ils
comprennent l’impossibilité de l’arrêter sans sa coopération «
gracieuse » et acceptent volontiers ce « deal » et ainsi Jésus
sauva ses disciples :
Jean 18:9 Il dit cela, afin que s'accomplît la parole qu'il avait
dite : Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés.
Pierre lui ne l’entendit pas ainsi, il dégaina et coupe l’oreille de
Malchus et nous savons que Jésus fit un miracle pour cette
oreille, là encore toute la troupe fut confrontée à son amour et à
sa puissance, et en un sens ils étaient tous déjà dans le comble
du ridicule de leur folie :
Jean 18:10 Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le
serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille
droite. Ce serviteur s'appelait Malchus. 11 Jésus dit à Pierre :
Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe
que le Père m'a donnée à boire ?
Luc nous apprend que Jésus fit là un miracle, en pleine
arrestation pour cette oreille. Le tribun lui-même est témoin de
ces miracles et du fait que Jésus s’était livré lui-même :
Luc 22:51 Mais Jésus, prenant la parole, dit : Laissez, arrêtez !
Et, ayant touché l'oreille de cet homme, il le guérit.
Et ainsi seul Jésus fut arrêté :
Jean 18:12 La cohorte, le tribun, et les huissiers des Juifs, se
saisirent alors de Jésus, et le lièrent.
Et l’évangile de Marc nous dit que tous s’enfuirent :
Marc 14:50 Alors tous l'abandonnèrent, et prirent la fuite. 51
Un jeune homme le suivait, n'ayant sur le corps qu'un drap. On
se saisit de lui ; 52 mais il lâcha son vêtement, et se sauva tout
nu.
Le « tous » s’adresse essentiellement aux onze disciples et donc
le jeune homme dont Marc nous parle en faisait partie. Or Marc
était le plus jeune, parait-il, et il est possible qu’il ne noma pas
ce disciple car il parlait là de lui-même ! Ainsi pense-il que tous
s’échappèrent, mais il n’a pas vu qu’en fait Pierre et Jean
suivirent Jésus, de loin. Nous pouvons nous demander où était
passé Jacques, en effet Pierre, Jacques et Jean semblaient être
les trois disciples les plus proches de Jésus qui les avait pris avec
lui sur la montagne de la transfiguration.
Jésus s’était livré lui-même et ils le lièrent comme s’il était un
malfaiteur alors que les seuls reproches étaient d’avoir fait du
bien, jusqu’à l’oreille qui venait d’être ressoudée
miraculeusement devant tous.
Jean 18:13 Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne; car il était le
beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette
année-là.
Les souverains sacrificateurs, selon la loi de Moïse l’étaient à
vie et, de pères en fils, et chacun marquait sa génération. Mais
sous l’occupation romaine ceux-ci était nommés par le pouvoir.
En fait il semble aussi qu’ils étaient élus par le sanhédrin et la
seule manière de concilier ces deux interprétations historiques
est de proposer que le souverain sacrificateur était choisi par le
gouverneur romain qui imposait son choix sanhédrin qui ne
faisait donc que voter ce qui lui été imposé, histoire de donner
un peu de légitimité religieuse et de faire semblant devant la
population que le sanhédrin avait encore un pouvoir; c’est ce
qui se passe souvent dans nos gouvernement nationaux en
Europe lorsqu’ils proposent au vote des réformes qui leurs sont
en fait imposées par Bruxelles. Ceci est important pour
comprendre comment plusieurs sacrificateurs pouvaient se
succéder rapidement au point que Jean écrit la phrase
surprenante « qui était souverain sacrificateur cette année-là »,
et il aurait pu ajouter « suivant le caprice du gouverneur romain
». Cependant ils choisissaient des sacrificateurs dans la lignée
d’Aaron et qui étaient donc possiblement parents entre eux.
Ainsi Caïphe avait été nommé en l’an 18 par le préfet romain
de Judée Valérius Gratus. Il était le gendre d’Anne qui avait
occupé la fonction entre les années 6 et 15, et qui était à la tête
de la famille qui par la suite avait fourni les souverains
sacrificateurs pendant une partie du siècle.
Les historiens supposent donc que Caïphe entretenait de bonnes
relations avec le pouvoir romain et en particulier avec Ponce
Pilate, compte tenu du fait qu'il occupa la fonction de grand
souverain sacrificateur pendant près de 20 ans (de 18 à 36).
Avant Caïphe, Valérius Gratus avait successivement révoqué et
nommé quatre souverains sacrificateurs qui restèrent en service
à peine un an. Il en est ainsi d’Ananias, d’Ismaël, fils de Phabi,
puis Eléazar, un fils d'Ananus, enfin Simon, le fils de Kamith.
Avec ces nominations-révocations successives Valérius Gratus
voulait probablement montrer qu'il révoquerait tout souverain
sacrificateur qui n'agirait pas strictement dans l'intérêt des
Romains. Caïphe avait donc parfaitement compris le message
puisqu'il resta en place pendant 18 ans et ne fut même pas
remplacé pendant le long exercice de Ponce Pilate, durant dix
ans.
Ponce Pilate avait eu des rapports très conflictuels avec la
population juive, mais ses relations avec Caïphe semblent avoir
été bien meilleures.
Après la pentecôte, Pierre et Jean ayant guéri le paralytique qui
se tenait à la porte du temple, les sacrificateurs firent arrêter les
disciples qui comparurent devant eux :
Actes 4 :5 Le lendemain, les chefs du peuple, les anciens et les
scribes, 6 s'assemblèrent à Jérusalem, avec Anne, le souverain
sacrificateur, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient
de la race des principaux sacrificateurs. 7 Ils firent placer au
milieu d'eux Pierre et Jean, et leur demandèrent : Par quel
pouvoir, ou au nom de qui avez-vous fait cela ?
Nous voyons là Anne avec les principaux sacrificateurs, Caïphe
(son beau- père), Jean, Alexandre et d’autres, qui étaient
également des anciens souverain sacrificateurs, à Rome on
dirait aujourd’hui « des papes émérites » et étaient tous de la
même race.
Ils semblent qu’ils vivaient tous dans un même grand ensemble
d’édifices et qu’il était donc facile d’aller de l’un vers l’autre et
donc facile de les réunir comme ce fut le cas pour juger Pierre
et Jean, au point que les évangiles synoptiques qui ne
mentionnent pas la première visite chez Anne situent le
reniement de Pierre dans la cour de Caïphe, ce qui n’est pas faux
car c’était probablement la même cour qui desservait les
différents logements des sacrificateurs.
Nous pouvons nous demander pourquoi avaient-ils conduit
Jésus chez Anne, l’ancien souverain sacrificateur, et non pas
chez Caïphe qui avait prophétisé en disant « il est dans votre
intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple » (Jean 11:24).
Caïphe étant le mari de la fille d’Anne était donc bien plus jeune
qu’Anne et n’était probablement pas encore en service de
sacrificateur dans les années 12, c’est-à-dire dix-huit ans en
arrière, lorsque Jésus, à l’âge de douze ans, s’était longuement
entretenu avec les sacrificateurs et principaux religieux qui
avaient été frappés en constatant les prodigieuses grâce et
intelligence qui étaient sur cet enfant qui avait des réponses
stupéfiantes (voir Luc 2:47). Très probablement Anne, lui
faisait bien partie de ce groupe ayant participé à cette plus
grande étude biblique de l’histoire, le Fils de Dieu analysant les
paroles des prophètes et de David parlant de sa mission et
testant l’incompréhension de ces sacrificateurs. Cela se passait
seulement cinq ou six ans avant la nomination d’Anne à la
dignité de souverain sacrificateur. Il se peut donc qu’Anne
voulait le voir en premier. Il est également possible qu’il y eu
un lien de parenté entre Anne, Jean et Jésus et qu’ils se soient
rencontrés tous les trois aux noces de Canna, ce qui pourrait
aussi expliquer que Juda fut allé directement vers Anne, ces
considérations étant juste dans l’ordre des choses plausibles.
Jean 18:14 Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil
aux Juifs : Il est avantageux qu'un seul homme meure pour
le peuple.
Après avoir été oint comme roi, puis après avoir fait la prière du
sacrificateur selon l’ordre des choses éternelles, l’ordre de
Melchisédek, maintenant Jésus était désigné comme la victime
innocente de Pâque, l’agneau du sacrifice, par le grand
souverain sacrificateur lui-même. Sans le comprendre, dans sa
fonction, celui-ci prophétisa, accomplissant la vérité, disant la
parole la plus importante du sacerdoce lévitique dans tous les
siècles.
A la décharge de ces sacrificateurs, reconnaissons quand même
que sans attachement de coeur à Dieu, sans piété profonde, il
était humainement impossible de reconnaître là la réponse au
geste d’Abraham en Genèse 22 lorsque celui-ci avait dit à Isaac
son fils, le fils de la promesse, tant attendu, mon fils Dieu
pourvoira lui-même. Et voici que le grand souverain
sacrificateur venait de pourvoir en offrant l’agneau de Dieu.
Caïphe venait donc de faire l’acte le plus important de l’ancien
testament mais il n’est pas nécessaire d’ajouter ici une
explication pour comprendre que dans l’éternité à venir il ne
pourra ni s’en vanter ni s’en glorifier.
Ceci nous conduit naturellement à considérer notre propre piété
et, comme David le fit, à sonder nos vies et demander à l’Esprit
de sonder nos coeur pour qu’il nous montre si nous sommes sur
une mauvaise voie (psaume 139:24).
Pierre et Jean, eux-seuls, suivirent la troupe qui emportait Jésus
Jean 18:15 Simon Pierre, avec un autre disciple, suivait Jésus.
Ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra
avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur.
Ici le sacrificateur Anne était appelé souverain sacrificateur car
l’ayant été il en gardait le titre (comme les papes émérites
gardent le titre de pape), car cette fonction était en fait une
dignité et en « prenant la retraite » ils ne pouvaient pas être «
dépapés ». Il se trouve que Jean était connu d’Anne. Certains
commentateurs ont évoqué le fait que Jean étant pécheur de
poissons sur le lac de Galilée avec son père Zébédée, devait
livrer le poisson frais pour les sacrificateurs. La distance étant
de l’ordre de 120 km, la notion de fraicheur du poisson était
discutable avec les moyens de l’époque ; qui plus est, il est peu
probable que le souverain sacrificateur faisait lui-même sa
cuisine...Ceci pour dire qu’il est un peu surréaliste d’imaginer
un tel lien entre Jean et Anne. Nous venons d’évoquer que Jean,
Jésus et Caïphe pouvaient se connaître à travers des liens
d’ordre familiaux, qui même s’ils étaient assez éloignés, avaient
pu être suffisants pour les mettre en relation lors d’évènements
familiaux tels que les noces de Canna. Ainsi Jean entra mais pas
Pierre car celui-ci n’était pas parent et donc pas connu dans la
place.
Jean 18:16 mais Pierre resta dehors près de la porte. L'autre
disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit,
parla à la portière, et fit entrer Pierre.
Nous comprenons là que le lien entre Jean et Caïphe était
forcément plus fort que celui qui eut été lié à la livraison de
poisson (selon l’hypothèse émise par certains pour justifier cette
connaissance), car le fait de livrer chez quelqu’un n’autorise pas
à y faire entrer ses connaissances. Notons aussi que le poisson
de Galilée livré à Jérusalem n’était vraiment pas frais !
Donc Jean réussit à faire entrer Pierre et la femme qui contrôlait
les entrées, la portière, le reconnu comme ayant été l’un de ceux
qui suivaient Jésus :
Jean 18:17 Alors la servante, la portière, dit à Pierre : Toi
aussi, n'es-tu pas des disciples de cet homme ? Il dit : Je n'en
suis point. 18 Les serviteurs et les huissiers, qui étaient là,
avaient allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se
chauffaient. Pierre se tenait avec eux, et se chauffait.
Mais Pierre nia être de ceux qui suivaient Jésus, notons que ce
premier reniement qui ne peut s’expliquer par la peur était
complètement illogique, car s’il n’avait pas eu de lien avec
« l’affaire en cours », alors pourquoi entrait-il à cette heure
tardive dans cette cour ?
Nous comprenons aussi que Pierre était entré mais n’avait pas
suivi Jean qui lui était retourné auprès de Jésus dans une salle
intérieure. Ce qui, une fois de plus, prouve la grande liberté
qu’avait Jean d’entrer avec Jésus, de ressortir, d’être obéi par la
portière, puis de retourner là où Pierre semblait peut-être ne pas
être admis.
Jean 18:19 Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur
ses disciples et sur sa doctrine. 20 Jésus lui répondit : J'ai
parlé ouvertement au monde ; j'ai toujours enseigné dans la
synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et
je n'ai rien dit en secret.
Il n’est pas impossible qu’Anne cherchait encore une possibilité
de sauver Jésus car la décision était venue de son gendre qui
avait dit « vous n’y comprenez rien », ce qui prouve qu’au départ
de la discussion il n’y avait pas eu de vrai consensus mais que
Caïphe avait imposé sa compréhension par l’autorité que lui
conférait sa dignité.
Jean 18:21 Pourquoi m'interroges-tu ? Interroge sur ce que
je leur ai dit ceux qui m'ont entendu ; voici, ceux-là savent ce
que j'ai dit.
Il se peut qu’Anne cherchait à tendre à Jésus un moyen de
négociation car en un sens cette « pré-réunion » avec lui n’avait
pas vraiment de caractère officiel mais Jésus n’avait rien à
négocier. Anne cherchait à lui donner le moyen de revenir sur
ce qu’il avait dit, comme l’astrophysicien Galilée qui avait
accepté de dire qu’il s’était trompé en affirmant que la terre
tournait autour du soleil, qu’il s’était laissé influencer par des
mauvaises pensées (pensées protestantes venues de Kepler !) et
moyennant ce rétropédalage il aurait échappé à la condamnation
à mort. Anne essayait donc d’amener Jésus sur un terrain de
négociation qui, dans sa pensée, aurait permis de présenter Jésus
à Caïphe comme un homme plaidant coupable, ce qui aurait
permis de changer la peine de mort en détention ou
éloignement. Il eut été suffisant pour cela que Jésus saisisse la
perche qui lui était tendue et accepte de dire que lorsqu’il avait
affirmé qu’il était Fils de Dieu c’était dans un sens symbolique,
que ses paroles étaient allées plus loin que sa pensée. Car
humainement parlant, se voyant livré pour finir à la croix, un
homme équilibré comme l’était Galilée accepte cette voie.
Mais le refus de Jésus fut total et absolu ; ce que j’ai dit, tu le
sais, tous le savent je n’ai rien à y ajouter ni à retrancher. Alors
devant cette attitude cette pré-réunion tourna court. Jésus savait
qu’il devait mourir et voulait accélérer pour être à temps comme
nous l’avons déjà dit.
Jean 18:22 A ces mots, un des huissiers, qui se trouvait là,
donna un soufflet à Jésus, en disant : Est-ce ainsi que tu
réponds au souverain sacrificateur ?
Les huissiers, police religieuse qui avait amené Jésus est agacée
par cette attitude et commence déjà à frapper Jésus.
Jean 18:23 Jésus lui dit : Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai
dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?
Encore une fois Jésus parle avec amour à l’homme qui venait
de le frapper le ramenant sur le terrain objectif comme il l’avait
déjà fait en disant pour laquelle de mes oeuvres me condamnez-vous
?
Jean 18:24 Anne l'envoya lié à Caïphe, le souverain
sacrificateur.
Comme les huissiers conduisaient Jésus vers la résidence de
Caïphe, en passant dans la cour ils virent Pierre. L’un de ces
huissiers était parent de Malchus et il reconnut Pierre :
Jean 18:25 Simon Pierre était là, et se chauffait. On lui dit :
Toi aussi, n'es-tu pas de ses disciples ? Il le nia, et dit : Je n'en
suis point. 26 Un des serviteurs du souverain sacrificateur,
parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit : Ne t'aije
pas vu avec lui dans le jardin ?
La troupe des huissiers qui emporté Jésus lié s’était donc arrêtée
au niveau de Pierre et il est alors possible que lorsque le coq
chanta Pierre croisa le regard de Jésus lié.
Jean 18:27 Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt le coq
chanta.
La transparence de ce récit transperce le coeur de celui qui lit,
ainsi cher lecteur si ton coeur ne brûle pas dans ce récit, inquiètes
toi. Nous comprenons que le passage chez Anne, omis par les
synoptiques, ne fut pas très long puisque Jésus ne participa pas
du tout au dialogue. Et donc ce ne pouvait être que quelques
heures après l’arrestation, or le coq chante vers 5h le matin ce
qui nous pousse à croire que l’arrestation s’était faite vers 1h ou
2h du matin et que donc Jésus avait l’habitude de conduire ses
disciples pour prier tard la nuit avec lui. Il est vrai que l’affaire
de l’oreille de Malchus avait pu prendre plus de temps qu’on
l’imagine à priori.
Jean 18:28 Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire:
c'était le matin. Ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le
prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la
Pâque.
Jean passe sous silence ce qui se passa chez Caïphe, d’une part
parce que cela était connu par les synoptiques et parce que nous
voyons qu’il en fit le choix.
Jésus chez Pilate
Jean 18:29 Pilate sortit donc pour aller à eux, et il dit : Quelle
accusation portez-vous contre cet homme ? 30 Ils lui
répondirent : Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te
l'aurions pas livré.
Les juifs avant les fêtes et le sabbat devaient se purifier et en
particulier ne pas avoir de rapport avec les impures, en
particulier les romains. Donc les huissiers n’entrèrent pas dans
le tribunal romain. Et finalement il se produisit l’impensable, à
savoir que Pilate avait dû sortir lui-même pour accueillir le
prisonnier. Cette scène est surréaliste, un condamné est livré par
la police qui l’abandonne dehors devant le tribunal et c’est la
plus haute autorité qui doit en sortir pour venir l’accueillir. C’est
ce qui arrive lorsqu’ un chef d’état arrive en visite officielle, et
c’était bien le cas, le roi des rois arriva chez les romains ! La
conversation se déroula alors dehors où Pilate parla aux juifs,
les huissiers et les sacrificateurs qui avaient accompagné ce
transfert de prisonnier.
Jean 18:31 Sur quoi Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, et
jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent : Il ne nous est pas
permis de mettre personne à mort.
Ce n’était pas que la loi de Moïse interdisait les mises à mort
mais des historiens expliquent que les romains avaient retiré ce
droit et le sanhédrin ne pouvait pas prendre de telles décisions
qui appartenaient à Pilate le gouverneur de l’occupant romain.
Cependant un peu plus tard les religieux avec Saul lapidèrent
eux-mêmes Étienne et il ne semble pas que cela avait dérangé
le pouvoir romain. Il faut aussi se souvenir que tout ceci se
passait dans le temps de la préparation de la Pâque où tous les
religieux devaient se purifier ainsi c’était pour eux un moyen
d’assassiner en restant purs !
Jean18:32 C'était afin que s'accomplît la parole que Jésus
avait dite, lorsqu'il indiqua de quelle mort il devait mourir.
Jésus avait dit qu’il avait désiré prendre ce repas avec ses
disciples avant de souffrir (Luc 22) et la croix romaine était la
mise à mort qui conduisait aux souffrances extrêmes et
permettait une agonie maximale, ce qui permettait à Jésus
d’accomplir pleinement l’expiation Lévitique en étant tout à la
fois le bouc de l’holocauste et le bouc émissaire qui devait
agoniser hors du camp (hors de Jérusalem), ce dont nous avons
déjà parlé.
Jean 18:33 Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus, et lui
dit : Es-tu le roi des Juifs ? 34 Jésus répondit : Est-ce de toi-même
que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ?
Certains commentateurs pensent que Jésus avait voulu faire
comparaitre ses témoins à charge, dans le but de se défendre en
les contredisant. Mais pour Jésus la condamnation était
pleinement acceptée, le procès était une pure mascarade et Jésus
le savait et n’attendait pas de libération. Nous pensons plutôt
que, comme il avait guéri l’oreille de Malchus, à ce moment
extrême de rencontre avec Pilate, Jésus pensait à son âme et
quelque part l’interpellait en vérité, lui demandant lui-même de
se prononcer. Pilate en fut troublé et comprit que Jésus était roi
des juifs mais il ne trouva plus le moyen de s’en sortir, et c’est
ce qui explique son attitude lorsqu’il dit « ce que j’ai écrit, je
l’ai écrit ». Avoir le Fils de Dieu en face de lui, le regard plein
d’amour le regardant droit dans les yeux et lui demandant, et
pour toi qui suis-je, c’est l’expérience que Pilate vécu ce jourlà
et qui probablement changea sa vie.
Jusqu’à la fin Jésus ne s’occupa que de sauver ceux qu’il
rencontrait.
Jean 18:35 Pilate répondit : Moi, suis-je Juif ? Ta nation et
les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi : qu'as-tu fait ?
Les juifs voulaient que Pilate le condamne, mais Pilate voulait
que les juifs le fassent eux-mêmes. Il chercha alors à libérer
Jésus, mais les juifs le forcèrent à délivrer un brigand au lieu de
Jésus.
La grande question est de savoir qui a vraiment condamné
Jésus. Juridiquement la condamnation fut prononcée par Pilate,
donc par le pouvoir romain, mais Jean nous montre combien
Pilate avait tout essayé pour sauver Jésus et ne le condamna que
contraint par les religieux et la foule de Jérusalem, mais aussi
par sa priorité pour sa gloire personnelle. Dans ce sens nous
pouvons dire que Jésus fut mis à mort par les religieux d’Israël
et la méchante foule qu’ils excitèrent, sans doute ce que Paul
appelle ennemis de tous les hommes, non pas du tout pour dire
que les juifs soient des méchants mais pour dire que parmi les
juifs il y avait un groupe de méchants, dont des religieux, des
scribes, des sacrificateurs :
1 Thessaloniciens 2:15 Ce sont ces Juifs qui ont fait mourir le
Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne
plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes,
16 nous empêchant de parler aux païens pour qu'ils soient
sauvés, en sorte qu'ils ne cessent de mettre le comble à leurs
péchés. Mais la colère a fini par les atteindre.
Notons bien qu’ici Paul ne parle pas du tout de tous les juifs
mais il dit bien « ces juifs », c’est-à-dire ce groupe bien
spécifique, semblable à ceux qui avaient forcé Pilate à décider
la condamnation de Jésus.
Cependant ces méchants juifs religieux étaient parmi ceux qui
représentaient la nation d’Israël. Il en est de même dans tous les
pays, les décisions capitales sont prises par les gouvernants.
Ainsi aux yeux de Dieu ce fut la nation qui fut considérée
comme responsable :
Zacharie 12:10... ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils
ont percé.
Texte de l’ancien testament que Jean citera au verset Jean 19.37
et au début de l’Apocalypse 1.7 « voici il vient et tout oeil le
verra et ceux qui l’ont percé...se lamenteront »
Mais en fait nous savons que Jésus avait choisi d’aller à la croix
et d’y être élevé comme le serpent d’airain dont il avait parlé à
Nicodème en Jean 3. Dès la montagne de la transfiguration Luc
nous dit que Jésus parlait avec Moïse et Élie dans la gloire, de
ce voyage qu’il devait accomplir à Jérusalem, ce dernier voyage
pour y mourir pour sauver tous les hommes. Ainsi nous savons
que la véritable cause de la condamnation de Jésus est le péché
de l’humanité, le nôtre en particulier. C’est l’amour du Père et
du Fils qui les ont forcés à conduire Jésus à être la victime
expiatoire qui permet à la justice de pardonner et d’effacer tous
les péchés de ceux qui regardent à la croix, dans tous les temps,
dans toutes les générations.
Le royaume des cieux
Nous avons déjà dit que les écrits de Jean nous révèlent des
aspects spirituels que les synoptiques n’avaient pas abordés.
Ces révélations qui sont souvent liées à celle de l’apocalypse
sont parfois « cachées » dans des silences. Nous avons vu que
c’est le cas dans le prologue, où en lisant bien « en creux » nous
découvrons des révélations » qui surgissent par des silences,
c’est-à-dire par l’absence de choses qui furent « insistantes »
dans les écritures.
Dans le prologue, l’absence de la personne du Saint-Esprit dans
la présentation du commencement est criante (mais l’Esprit de
l’Éternel était avec l’Éternel). De même dans tout l’évangile de
Jean l’absence d’enseignement concernant le royaume de Dieu
(ou du royaume des cieux) l’est tout autant. Avant que Pilate ne
pose la question à Jésus « es-tu le roi des juifs ? », deux seules
fois Jésus cita le royaume de Dieu expliquant à Nicodème la
nécessité de naitre de nouveau pour voir puis entrer dans le
royaume de Dieu.
Jean 3:3 Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si
un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de
Dieu.3:5 ... En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît
d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
La venue de son royaume
Jean 18:36 Mon royaume n'est pas de ce monde, répondit
Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs
auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux
Juifs ; mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas.
Jésus lui explique qu’il est roi mais que, pour l’instant, il n’est
pas encore roi sur la terre car son royaume est encore dans le
ciel où les anges sont à son service. Pourtant deux fois au moins
les anges étaient venus dans le monde pour le fortifier et lui
donner les forces dans son combat contre satan. D’abord dans
le désert durant son jeûne de 40 jours puis dans le jardin de
Gethsémané. Deux fois où Jésus venait d’être vainqueur contre
les assauts du diable contre lui. Ces deux victoires avaient
autorisé la justice de Dieu à permettre au royaume du ciel
d’intervenir ponctuellement pour Jésus. Maintenant qu’il s’était
chargé des péchés de l’humanité il devait d’abord dépouiller
complètement satan, le vaincre à la croix, de façon à ce que la
justice de Dieu autorise Dieu à envoyer son royaume sur la terre
pour libérer tous les hommes qui le désirent. Pour cela son
royaume est venu dans le coeur des croyants mais bientôt Jésus
reviendra et son royaume sera établi sur la terre et satan sera lié,
enchainé. C’est pourquoi Jésus dit « maintenant », dans le sens
que bientôt il sera de ce monde et là les choses changeront
totalement.
Jean 18:37 Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu
le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour
rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité
écoute ma voix.
Jésus confirme là explicitement sa royauté et le sens de sa
première venue : faire connaître la vérité. Rendre témoignage
dans le sens de faire savoir, découvrir, révéler les choses
cachées, faire connaître Dieu, le Saint d’Israël comme étant le
Père aimant et miséricordieux.
Royaume de Dieu, des cieux, de Jésus, d’ici-ˇbas
Jésus fut bien affirmatif : il est roi (l’affirmation est au passé car
il parla à Pilate, mais sa royauté est actuelle). Si Jésus est roi, il
est donc bien roi d’un royaume, le royaume de Jésus, le
royaume du Fils (Paul dit le royaume du Fils de son Amour
dans Colossiens 1:13).
Les évangiles synoptiques parlent du royaume de Dieu et
Matthieu particulièrement du royaume des cieux. Le
commentaire très répandu (et juste) est que Matthieu s’adressant
particulièrement aux juifs (la bonne nouvelle du Fils de David,
du lion de Juda) évita d’écrire le mot « Dieu » car les juifs,
pensant obéir à au commandement qui demande de ne pas
prononcer ce nom en vain, préfèrent s’en abstenir
complètement, utilisant des « variantes » telles que « le Rocher
d’Israël » (qui se trouve dans la déclaration d’indépendance de
mai 1948 promulguée par Ben Gourion), ou bien de l’écriture
suivante : « D.ieu » pour les francophones… Cependant notons
que le commandement n’interdit pas du tout de prononcer ce
nom trois fois saint et soulignons que Matthieu ne parlait pas en
vain !
En étudiant le prologue de jean nous avons vu qu’avant la
création de la terre les cieux furent déployés par le Fils et que
dès le commencement du temps, bien avant la matière, le Père
éleva un trône dans les cieux et y plaça son Fils, en la personne
de l’Ange de l’Éternel, ou ange de sa droite, ou encore bras d
l’Éternel. Nous rappelons que le Fils s’était volontairement
dépouillé de sa gloire en s’abaissant pour prendre la forme d’un
serviteur, c’est-à-dire d’un ange. Mais le psaume 45 nous
apprend que le Père avait élevé cet ange bien au-dessus des
autres, ses collègues, en le plaçant sur ce trône où il régnait. Ce
trône de gloire (Jérémie 17:12) est donc le trône du ciel où Jésus
règne et où il nous a déjà transporté ( transportés dans le
royaume du fils de son amour, Colossiens 1:13). Mais il est un
autre trône, celui du Père qui lui est encore plus haut dans la
gloire, il est situé au-dessus des cieux. C’est le trône éternel du
Père. Le Père y règne et il est donc ici question du royaume de
Dieu. Dans l’apocalypse Jean y fut transporté et vit Jésus aumilieu
de trône avec le Père. Sa résurrection l’a donc « fait
remonter au plus haut », au-dessus des cieux et maintenant il est
sur le trône du Père, assis à sa droite. Bientôt satan sera
dépouillé de son autorité sur le monde et Jésus viendra établir
son royaume sur la terre, ce sera le royaume du monde. Il aura
alors un trône et ceux d’entre nous qui seront vainqueurs seront
assis avec Jésus
Apocalypse 3:21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi
sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon
Père sur son trône.
Jésus expliqua à Nicodème, au chapitre 3, que le royaume de
Dieu vient en nous. Par contre le royaume des cieux lui viendra
s’établir physiquement sur la terre et c’est en ce sens que Jésus
régnera avec nous sur la terre et qu’il sera le roi des juifs.
Lorsque tous les ennemis seront détruits, Jésus se soumettra luimême
au Père afin que le Père soit tout en tous (1 Corinthiens
15:28), et il remettra son royaume au Père et au royaume de
Dieu ; cependant Jésus sera éternellement avec son Père sur le
trône. De plus si quelqu’un refuse ces dernières « nuances » il
peut le faire sans crainte car le Fils et le Père sont éternellement
unis et ne font qu’un.
La Vérité
Jean 18:38 Pilate lui dit : Qu'est-ce que la vérité ? Après avoir
dit cela il sortit de nouveau pour aller vers les juifs, et il leur
dit : je ne trouve aucun crime en lui.
Parler de la vérité paniqua Pilate qui sorti dans le but de délivrer
Jésus, pensant avoir la solution grâce à la libération
traditionnelle lors de la fête, un peu comme nos grâces
présidentielles lors des élections. Parler de la vérité sortait Pilate
du simple conflit au sujet de la religion et des rites juifs mais le
plaçait face à la réalité et lui donnait la pleine connaissance de
la portée de sa décision qui dépassait complètement une simple
querelle religieuse.
Jean 18:39 Mais comme c’est parmi vous une coutume que je
vous relâche quelqu’un à la fête de la Pâque, voulez-vous que
je vous relâche le roi des juifs ?
Il pensait que le peuple, la foule, allait choisir de libérer Jésus.
Mais là stupeur, il fut coincé par cette foule excitée parles
sacrificateurs et les religieux. La foule avait acclamé Jésus
entrant à Jérusalem sur le petit ânon, elle l’avait acclamé comme
roi, et maintenant, excitée par les sacrificateurs cette foule là
(peut-être pas constituée des mêmes personnes) voulait la mort
de Jésus. Nous savons tous que les foules sont dangereuses car
peuvent être rapidement hors de contrôle, et ceci sous toutes les
latitudes. Il faut souligner que ces deux foules n’étaient pas
nécessairement les mêmes. Par exemple à Paris dans la même
journée il arrive d’avoir une foule voulant tout casser dans une
rue et une autre voulant peser pour sauver des vies dans une rue
voisine.
Jean 18:40 Alors de nouveau tous s’écrièrent : non pas lui,
mais Barabbas. Or Barabbas était un brigand.
Nous pouvons voir là les prémices de l’accomplissement d’une
parole prophétique de Jésus-Christ qui avait dit aux juifs « vous
ne recevez pas mais il en est un qui viendra en son propre nom
et que vous recevrez »(Jean 5:43). Nous avons souligné qu’alors
Jésus annonçait la venue de celui que Jean appelle l’antéchrist
dans ses lettres (voir plus loin) et Paul l’homme de péché, déjà
annoncé dans Daniel et certains prophètes. Cet homme de péché
voudra prendre la place et la gloire de Jésus en se présentant
comme homme de paix et comme berger d’Israël et
probablement des nations, mais il n’entrera pas par la porte :
celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y
monte par ailleurs, est un voleur et un brigand (Jean 10:1) ; le
peuple acclamera un brigand à la place de Jésus. Nous en
parlerons plus loin, le cavalier du premier cheval blanc de
l’apocalypse sera le faux, le brigand ; alors que le véritable
n’arrivera que plus tard, au chapitre 19. Ce premier cavalier sera
un brigand et Barabbas en fut le type, le symbole, ce jour-là, la
foule de Jérusalem rejetant définitivement Jésus et le choisissant
à sa place.